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Actualité et Présupposition Modale
Alda Mari  1@  
1 : Institut Jean Nicod
CNRS : UMR8129

Les modaux existentiels ne sont pas implicatifs: possible(p) n'implique pas la vérité de la préjacente (p).

(1) Il peut aller à l'école ̸→ Il va a` l'école.

Lorsque la modalité se combine avec le passé composé, pourtant, la vérité de la préjacente suit: (2) implique que la voiture a été déplacée (la modalité peut aussi avoir une interprétation épistémique, que nous ne traitons pas ici).

(2) Il a pu déplacer la voiture → Il a déplacé la voiture.

Dans les théories formelles courantes, une fois l'implication calculée, le sens modal est perdu. La question de savoir pourquoi les locuteurs choisiraient d'employer un énoncé modal plutôt que d'asserter tout simplement p, reste ouverte.

Dans le cadre théorique des mondes possibles, notre hypothèse est que tous les modaux sont employés de manière félicite si leur base modale est non-homogène. L'espace des mondes pos- sibles que chaque modal mobilise doit contenir des p mondes et des non-p mondes (voir la con- dition de diversité de Condoravdi, 2002; pour la relation entre non-implicativité des modaux et non-homogénéité de la base modale, voir Giannakidou et Mari, 2015). Cette condition de non- homogénéité doit eˆtre préservée a` l'issue du calcul permettant de prédire l'implication d'actualité.

Notre hypothèse est que, dans la configuration temporo-modale en (2), la modalité ne contribue pas de contenu assertif, mais introduit une présupposition contrefactuelle/épistémique (non-p est considéré comme plus probable que p). Nous dérivons p dans le contenu assertif, en employant un calcul prenant en compte l'interaction entre temps et modalité, et étudions ensuite la constitution de la base modale introduite dans la présupposition.


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