Programme et participants > Par auteur > Portine Henri

Evidentialité et modes du processus de validation
Henri Portine  1@  , Jean Albrespit  2@  
1 : TELEM
Université ordeaux Montaigne
2 : CLIMAS
Université Michel de Montaigne - Bordeaux III

Partant de travaux que nous avons publiés (nous sommes deux auteurs) sur la catégorie TAM, puis sur le degré de validation (validé, validable, etc.) dans le rapport modalité épistémique et conditionnel (français) / modalité épistémique et conditionnalité (anglais), nous avons rencontré des faits linguistiques touchant au mode de validation et comparables aux évidentiels (cf. Dendale, Tasmowski) et/ou aux médiatifs (cf. Guentchéva). Nous avons alors été frappés par le fait que la discussion de l'évidentialité ne prenait pas (ou fort peu) en compte le processus énonciativo-cognitif de validation (à distinguer de la vériconditionnalité).

Notre cadre théorique s'inspire des pré-énonciativistes (Damourette et Pichon, Guillaume) et des linguistes de l'énonciation (Culioli, Ducrot) mais aussi des cognitivistes qui travaillent sur les espaces mentaux (Fauconnier, Dancygier, Sweetser). La cohérence totale de ces différents courants n'étant pas avérée et la terminologie plurielle (entre autres Coltier, Dendale, Brabanter), nous veillons particulièrement à reconstruire la cohérence et à préciser la terminologie. Nos corpus sont principalement journalistiques : Times et Guardian pour l'anglais, Monde et Figaro pour le français, avec des ajouts issus de corpus écrits ou oraux.

Nous avons distingué quatre modes d'assertion (sous-catégorie des modes de validation) : assumée, déléguée (discours rapporté), différée (en attente), inférée (le sujet de la présente proposition de communication). Toute inférence suppose un point d'appui, un point d'arrivée (l'élément interprété grâce à l'inférence) et une relation (ce qui est inféré). Nous verrons comment le français et l'anglais permettent d'obtenir une assertion rapportée à un sujet « flou » (comparable à une modalité autonymique, Authier) par des moyens grammaticaux et/ou lexicaux, ou encore des corrélations forme / fonction couplés à des inférences. Ces analyses permettent d'associer évidentialité et stratégie discursive (prolongement de Kronning) et s'inscrivent dans une perspective polyphonique (cf. Birkelund, Nølke, Therkelsen).



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